A la TV ce soir

Quand on ressort de séries remarquables qui sont un peu dans la même veine, comme "Borgias" ou l'excellent "Game of thrones" - et ce fut mon cas quand j'ai découvert ces "Piliers de la Terre" - il faut bien avouer que la relève n'est pas facile à assurer tellement les attentes sont grandes. Ceci explique peut-être que j'ai eu beaucoup de mal à me mettre dans cette série canadienne qui aborde pourtant une période que j'aime beaucoup : l'Occident au temps des Croisades et cathédrales... Malgré tout, bien que j'ai trouvé la mise en place de l'intrigue, du contexte historique et des personnages bien mollassonne, j'ai très vite fini par me laisser prendre au jeu. C'est qu'en fait, le seul premier épisode ne suffit pas à poser la base de l'intrigue. Il faut attendre la fin du second épisode pour que le fil rouge de la série soit enfin démêlé : la construction de cette fameuse cathédrale auquel le titre fait référence. Or, à partir du troisième épisode, la curiosité se transforme vite en plaisir, puis le plaisir en addiction. Dommage presque que la série soit si courte, puisqu'elle ne compte qu'une saison de huit épisodes, mais au moins cela présente-t-il le mérite d’offrir une intrigue dense. Bien sûr, l'un des intérêts de ces "Piliers de la terre" est de savoir aborder avec justesse tout ce qui entoure la construction d'une cathédrale : foi, politique, économie... Mais à mon sens, c'est encore et toujours les personnages, qui font pour moi le véritable « pilier » d'une série. Alors certes, ceux de cette série sont bien plus classiques et moins approfondis que les personnages issus des séries de haut rang. Néanmoins, chacun d'entre eux ne tombe pas trop dans la caricature et sait clairement s'épaissir au fur et à mesure des épisodes. Bref, ces "Piliers de la Terre" mettent du temps à se lancer, mais ne font que se bonifier d'épisode en épisode, d'où mon engouement presque total. Oui « presque »... Car je ne peux m'empêcher de trouver dommage qu'une série commence aussi mollement pour expédier la résolution de son intrigue aussi rapidement, voire douteusement. Encore une fois, c'est sûrement l'asservissement à l'écriture d'origine qui explique cette gestion moyenne des rebondissements, mais franchement, n'en tenons pas rigueur à cette série qui, j'en suis sûr, doit certainement faire honneur au roman dont elle est tirée...